Par ARTHUR NAZARET
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— Entre Laurent Wauquiez et les écolos, la volée de bois vert proceed
—La filière photovoltaïque attendue au coin du bois
— Les amis des gaz renouvelables font monter la pression
Bonjour à toutes et à tous, après une pincée de Laurent Wauquiez sur une plaie verte et ouverte, votre infolettre vous emmène jouer à “1, 2, 3 Soleil” lors d’une promenade en forêt. Puis, après un level sur le gaz renouvelable et ses attentes, on écoutera les deux réacteurs de Tricastin chanter à tue-tête “J’ai dix ans” (de plus), ce qui ne plaît pas à toutes oreilles.
LOLO ET LES ECOLOS Le grand creux est désormais un fossé. L’histoire de Laurent Wauquiez et de la galaxie écologiste est tout sauf une histoire d’amour, comme on vous le raconte ici. “Laurent Wauquiez a une particularité, il fait du fight contre l’écologie un argument politique”, steadiness un ministre avec en tête la guérilla autour de l’objectif de zéro artificialisation internet.
Localement, ce n’est pas mieux. Aucun, mais alors vraiment aucun, mariage de région n’existe entre l’homme à la parka rouge et les petits hommes verts. Dernier épisode en date : le président de la région Rhône-Alpes n’a toujours pas mis en place le comité régional de l’énergie (CRE), prévu par la loi d’accélération des énergies renouvelables. Il est le dernier président de région dans ce cas, selon les constatations de votre infolettre.
Ennemi public n°1. Le CRE tarde à se mettre en place pour une raison easy : l’ancien président des Républicains est en guerre permanente avec France Nature Environnement (FNE) qui devait y siéger. “Il nous a désignés comme ennemi public numéro 1”, regrette Eric Ferraille, le trésorier régional de FNE, qui a vu aussi ses subsides coupés.
L’écologie en 3D. Wauquiez dépeint les militants écologistes comme des apôtres de “l’idéologie de la déconstruction, (…) de la désindustrialisation, de la décroissance”, comme il l’écrit à POLITICO. “Ce n’est pas en suicidant le génie humain que nous sauverons l’habitabilité de la planète”, ajoute-t-il dans une sobriété dont il a le secret.
Vent de face pour l’éolien. L’écologie de Wauquiez, c’est la “montagne sturdy” (la montagne du “canon à neige” selon les écolos), le pari de l’hydrogène et du solaire quitte à flinguer l’éolien en passant. C’est aussi laisser filer la pépite Carbon, une gigafactory partie à Fos-sur-Mer, la région PACA lui ayant déroulé le tapis rouge.
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A 9 heures, webinaire sur la relance du nucléaire en présence du Haut-Commissaire à l’énergie atomique, Vincent Berger.
A partir de 9 heures, le programme Leonard, créé par VINCI, organise le competition Constructing Past, consacré à l’adaptation au changement climatique pendant trois jours.
A partir de 15 heures, débat sur le traité sur la Charte de l’énergie au Parlement européen, à Strasbourg.
A 19 heures, remise de l’ordre nationwide du mérite à Christine Goubet-Milhaud, présidente de l’Union française de l’électricité par Agnès Pannier-Runacher au ministère de l’Agriculture.
Assemblée nationale et Sénat : dernière semaine de vacances.
PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS. C’est un nouveau texte réglementaire d’software de la loi d’accélération des énergies renouvelables (APER) que la filière attend avec impatience. L’arrêté en query, dont un projet a été publié mi-mars, encadre les circumstances d’implantation des panneaux photovoltaïques sur les terrains forestiers. Avec une crainte : que l’Etat fasse feu de tout bois pour limiter les installations. La réponse sera connue “prochainement“, promet-on au gouvernement, sans s’avancer sur le contenu retenu.
Zones et Amazon. David Gréau, chez Enerplan, la fédération du photovoltaïque, souligne que l’arrêté en dialogue va plus loin que la loi APER votée en 2023. Selon lui, celle-ci a déjà mis une limite importante : les installations solaires ne sont pas autorisées dans les zones forestières si cela implique un défrichement de plus de 25 hectares. Le projet d’arrêté liste, en sus, les zones forestières où les installations photovoltaïques seraient impossibles.
“On a fait valoir au ministère que la loi suffit, indique David Gréau. Il n’y a que pour le solaire que ces restrictions existent. Rien n’existe pour empêcher un défrichement pour un dépôt Amazon”, explique encore David Gréau. “Il y a une volonté d’écarter l’utilisation de l’espace boisé. De fait, c’est un moratoire sur le solaire au sol”, regrette Jules Nyssen, président du Syndicat des énergies renouvelables.
Guerre d’usages. Les ONG suivent cela de près. Bien sûr, elles sont favorables au déploiement des énergies renouvelables mais pas n’importe remark. Une salariée d’une ONG environnementale liste ses interrogations et ses doutes, et s’interroge sur la meilleure occupation du sol pour répondre au besoin énergétique mais aussi au stockage du carbone, à la safety de la biodiversité et des ressources en eau… Elle regrette le manque d’data et pousse pour une réponse au cas par cas, davantage que par zonage.
PAS UNE SOUFFLANTE MAIS PRESQUE. EDF Renouvelables, Engie et Qair ont pris leur plus belle plume pour écrire aux ministres de Bercy, le 23 février dernier pour demander de l’aide (des sous) et alerter sur la “viabilité” désormais “en jeu” de trois projets de fermes pilotes (EolMed pour Qair, Provence Grand Giant pour EDF Renouvelables, Les éoliennes flottantes du Golfe du Lion pour Engie).
En trigger. Dans cette lettre, dont Les Echos ont publié des extraits et que nous avons pu également consulter, les signataires pointent “une véritable envolée” des coûts suite à la pandémie de Covid-19, à la guerre en Ukraine, et au choc d’inflation. Les développeurs demandent un “mécanisme d’indexation”. “L’Etat est assez rigid mais l’équation économique l’est aussi”, glisse un acteur de l’éolien à votre serviteur.
“Sans indexation, les évolutions du projet conduiront à une cascade de faillites et de défaillances en série d’entreprises françaises”, prévenait déjà un autre acteur début décembre, alors qu’il plaidait sa trigger auprès d’Agnès Pannier-Runacher, alors ministre de la Transition énergétique.
Risques élevés. Alors que le cupboard du Premier ministre a également été alerté — visiblement sans effet — les trois acteurs soulignent “les risques imminents de défaut et de cessation de paiement immédiate” et donne un délai de “quelques semaines pour trouver une difficulty favorable”, au risque d’envoyer “un sign très négatif”.
De quoi alimenter les discussions demain à Marseille où se rassemble la superb fleur de l’éolien flottant. Votre serviteur s’est fait porter pale (sic) mais compte sur vous pour lui rapporter infos et indiscrétions.
PLEINS GAZ. La filière gaz veut que l’exécutif mise davantage sur les renouvelables et le rappellera ce matin, à l’event de la publication de la neuvième édition du Panorama des gaz renouvelables, qui devrait confirmer la montée en puissance du secteur.
Un état des lieux du marché, mais surtout l’event de “faire passer des messages” au gouvernement, explique Jules Nyssen, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), qui réalise ce panorama, avec les fournisseurs et distributeurs de gaz.
Premier message : “La transition énergétique, ce n’est pas que l’électricité, répète Jules Nyssen. La décarbonation passera aussi par d’autres vecteurs dont les gaz renouvelables.”
Il faut plus d’ambition dans la future programmation pluriannuelle de l’énergie, plaident ces acteurs, en fixant un objectif de 20% de gaz “verts” dans le réseau de gaz d’ici 2030, mais aussi en mentionnant de nouvelles méthodes de manufacturing.
Second message : le décret sur les certificats de manufacturing de biogaz doit être publié, et vite, ce que le SER a déjà demandé par courrier au ministre Roland Lescure mi-avril. Ce texte fixera les quantités de biométhane que les fournisseurs de gaz devront incorporer à leur portefeuille.
Il a été validé en Conseil supérieur de l’énergie en septembre, puis par la Fee de régulation de l’énergie à la fin de l’année. Depuis… rien. “La filière méthane s’est maintenue l’année dernière malgré la crainte d’un trou d’air”, commente Jules Nyssen, qui espère ces certificats, “pour que ça dure”.
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RÉACTEUR AU PLACARD. La durée de vie des deux réacteurs de la centrale du Tricastin n’aurait pas dû être prolongée de dix ans, après plus de 40 années de fonctionnement. C’est en tout cas l’avis de deux associations antinucléaires, le réseau Sortir du nucléaire et Cease Tricastin qui ont déposé un recours vendredi pour “excès de pouvoir” devant le Conseil d’Etat.
Dans le viseur des assos : la décision de l’Autorité de sûreté nucléaire d’étendre la vie du réacteur en l’absence d’une évaluation environnementale, une disposition pourtant prévue par le droit européen. Une évaluation qui aurait dû inclure “la notification des Etats voisins qui peuvent être impactés par le projet”, détaille Lisa Pagani, juriste pour le réseau Sortir du nucléaire, évoquant l’Italie ou la Suisse.
Les ONG notent que le droit français a été modifié en novembre 2023, pour le mettre en conformité avec le droit européen, mais seulement après la prolongation des réacteurs du Tricastin.
— Contrairement à l’Allemagne, les gigafactories échappent aux protestations écologistes en France. Elles engloutissent pourtant beaucoup d’eau et d’électricité. Mediacités a enquêté sur ce paradoxe.
— Le maire de Fos-sur-Mer annonce retirer son soutien au projet combinant photovoltaïque et hydrogène, annonce La Provence.
— L’infolettre Nourritures terrestres a retranscrit une masterclass remarquée de la sociologue Sophie Dubuisson-Quellier, sur les options prônées face au réchauffement climatique et l’angle mort de la dimension sociale.
Un grand merci à notre éditeur Alexandre Léchenet.